Un conseil municipal expédié, des questions laissées sans réponse
- UCM

- il y a 2 jours
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Téléphone en main, débats écourtés et questions écartées : le dernier conseil municipal de l’année relance les interrogations sur le fonctionnement démocratique de la municipalité.
Le dernier conseil municipal de l’année s’est tenu dans des conditions qui soulèvent à nouveau des interrogations sur le respect du débat démocratique à Moissac. Au mépris de l'assemblée, l'actuel maire a surfé sur son téléphone une grande partie de la soirée, allant même jusqu'à répondre à un appel pendant une lecture.
La conduite des débats a été plus qu'expéditive : 32 délibérations expédiées en 1h40 soit une moyenne de 3 minutes par délibération, lecture comprise. Les contribuables auraient pourtant aimé savoir, par exemple, pourquoi la commune choisi d'investir dans un modèle de balayeuse à plus de 350.000 euros, parmi les plus chères du marché (balayeuse de voirie professionnelle complète type camion ou engin lourd ➡️ En moyenne entre ~35 000 € et 300 000 € pour un modèle adapté aux collectivités ou aux entreprises d’entretien urbain).
Les contribuables auraient également aimé avoir plus d'infos sur la très longue liste de décisions prises par le maire, seul et par délégation, comme le coût de chaque décision et leur objet précis. Là encore, déni de démocratie, le maire a tout simplement clôturé le conseil sans demander à personne s'il y avait des questions.
De plus, Romain Lopez a refusé d'aborder plusieurs questions déposées par l'UCM dans les délais :"j'ai pas le temps" a-t-il répondu à l'élue Nabila Cacouch, après avoir fermé tous les micros.
Les trois questions concernaient les conditions et le coût pour la commune de la venue de Jordan Bardella, la supposée tentative d'intimidation concernant la projection d’un documentaire sur la municipalité de Béziers au cinéma Concorde, ainsi que l’action municipale face à la problématique des trafics de drogue et points de deal sur le territoire communal.
Lors de cette séance, des élues de l’opposition ont également fait l’objet de remarques condescendantes, assorties d’un ton infantilisant, sans possibilité de réplique, les micros ayant été coupés. Ces faits s’inscrivent dans une série de pratiques déjà dénoncées par le passé.
Depuis 2020, plusieurs décisions municipales ont modifié profondément les conditions d’expression citoyenne à Moissac, par exemple :
les partis politiques ne peuvent plus se réunir dans des salles municipales ;
le nombre de panneaux d’affichage libre a diminué ;
certaines associations dont les instances dirigeantes comptent des membres critiques de la majorité municipale ont vu leurs subventions supprimées ou réduites;
plusieurs salariés de la mairie ont été bousculés au motif d'un like ou commentaire en faveur d'une liste municipale concurrente;
aucun PV des conseils municipaux de l'année 2025 n'est disponible sur le site de la mairie alors qu'il s'agit d'une obligation légale ;
le conseil n'a pas approuvé le PV de l'avant dernier conseil municipal, et pour cause : il n'a pas été transmis aux élus.
Ces éléments dessinent une restriction progressive des espaces d’expression, de débat et de pluralisme.
L’UCM rappelle que le conseil municipal doit rester un lieu de débat respectueux, où les élus, femmes et hommes, majorité comme opposition, peuvent exercer pleinement leur mandat au service des citoyens moissagais.






